Se pardonner

 
 

CULPABILITÉ QUIZ- 0=pas du tout 1=moyennement 2=souvent

  1. Vous sentez-vous souvent fautive ou dans le regret même quand objectivement ce n’est pas justifié et même si les autres vous le confirme que vous avez fait du mieux que vous pouviez?

  2. Avez-vous l’impression de ne pas être assez et/ou à la hauteur parfois ou souvent? Que vous auriez dû être parfaite?

  3. Avez-vous l’impression que si vous changiez, les autres seraient plus heureux autour de vous?

  4. Avez-vous tendance à vouloir sauver les autres et endosser des responsabilités qu’on ne vous a pas demandé de prendre?

  5. Avez-vous tendance à vous critiquer, blâmer, juger vous ou les autres ou être rancunière?

  6. Prononcez-vous vous souvent “correcte”, “pas correcte”, “bon”, “mauvais”, “juste”, “injuste”, “ceci ne se fait pas”, “je suis méchante ou l’autre est méchant (ou tout autre mot du genre)”, “devrait, faudrait, aurait dû, il aurait pas fallu”?

  7. Quand quelqu’un veut vous parler vous pensez souvent que c’est pour vous faire une reproche?

  8. Vous avez eu des parents (on apprend en imitant) qui avaient tendance à utiliser la culpabilité face à eux-mêmes ou les autres et ne pas prendre certaines de leur propres responsabilités domestiques, émotionnelles ou relationnelles en main?

  9. Êtes-vous sensible à la désapprobation des autres jusqu’à acheter la paix et oublier vos propres besoins?

  10. Dans une situation problématique avez-vous tendance à chercher le coupable et/ou la victime, un gagnant et un perdant?

  11. Vous prenez-vous souvent à accuser une source externe (les autres, les circonstances, etc.) ou vos "défauts" pour vos malheurs?

  12. Vous faites payer les autres de façons détournées quand ils vous déclenchent: bouder, froideur, critique, coupure relationnelle, colère, manipulation, cesser l’intimité…

  13. La façon dont les autres vous font “payer” vous culpabilise facilement. Ex: si un membre de votre famille vous boude

  14. Vous vous sentez beaucoup redevable aussitôt qu’on vous aide un peu.

  15. Vous avez endossé des responsabilités très/trop jeune?


Plus ton chiffre se rapproche de 30, plus tu risques de vivre souvent de la culpabilité


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La culpabilité est un sujet tellement large et complexe qu’il me faudrait un livre pour en parler véritablement sous toutes ses coutures. Puisque je n’en ai pas l’intention, du moins pour le moment, je vais tenter de vous résumer mes réflexions sur le sujet au mieux de ma connaissances. L’objectif étant de vous aider à mettre plus de lumière sur cette chose qui peut aller jusqu’à nous prendre notre joie de vivre et l’estime que nous avons de nous-mêmes parfois.

Vous vous sentez coupable? Je vous invite à vous poser la question: qu’est-ce que la culpabilité et pourquoi est-ce que je la ressens? L’ignorance nous garde esclave. On vous a mis ou vous vous êtes mises un chapeau de culpabilité? Alors allez plus loin et commencez à explorer cet aspect de vous avec curiosité et détachez les cordes qui vous gardent captives de cet état. Vous savez, la culpabilité ne fait pas partie des vitamines essentielles pour être en santé… elle est plutôt le gras trans qui se faufile partout dans les ingrédients.

Le vif du sujet

Étant bachelière en criminologie, j’ai eu l’occasion d’étudier en long et en large le système de justice pénal, son origine et comment la notion de culpabilité s’est installé dans l’histoire humaine. Le système de justice repose sur le concept que certains gestes sont reconnus comme allant à l’encontre des lois établies en vigueur dans un territoire ou groupe social précis. Les livres de lois sont ce qu’on appelle les code criminels, civils et pénaux et varient d’un territoire législattif à l’autre.

Qui dit justice pénale, dit “punition”. Ces codes nous indiquent ce qui est considéré comme étant une infraction, comment la prouver et quelle sorte de peine, de prix autrement dit que la personne contrevenante aura à payer pour rembourser sa dette à la société.

C’est un champ d’étude qui m’a fasciné car il ouvre sur la notion de la relativité de la justice mais aussi comment les systèmes collectifs en sont arrivé à se donner une certaine cohérence de fonctionnement afin de construire un tissu social en accord avec la culture et leurs valeurs communes mais aussi malheureusement souvent à travers les valeurs et les intérêts des dirigeants du moment. Tous les système de lois sont en mouvance plus ou moins rapide selon les pays et reflètent les courant de l’époque dans lesquels ils sont mis en vigueur.

Vous voulez connaître une nation? Mettez le nez dans sa manière de gérer sa justice. Vous y reconnaîtrez ses valeurs, ses priorités, ses forces et ses incohérences. Vous voulez connaître quelqu’un? Informez-vous sur comment il ou elle gère sa justice personnelle et relationnelle.


Garder le sens de proportions

La notion de culpabilité a été développée en lien avec la reconnaissance par l’état de l’infraction et l’établissement du prix à payer pour l’individu. Selon le système, la personne devra rembourser, réparer, faire preuve d’empathie ou vouloir s’améliorer afin de montrer à la société qu’il veut revenir dans “le droit” chemin dans une juste proportion de l’infraction commise on l’espère.

Par exemple, si vous omettez de faire un “arrêt” sur la route, vous ne vous retrouverez pas avec des années de prison. Ce sera une amende en lien avec la gravité de l’infraction. Bien qu’imparfaits et humains, ces codes prévoient justement que les exagérations de part et d’autres aient le moins possible lieux. Je ne sais pas pour vous mais quand j’ai eu à payer une contravention de stationnement par exemple, je n’y ai plus repensé par la suite, c’était fini. Je n’ai pas remis ma valeur et mes intentions en cause éternellement. J’ai fait une erreur, j’ai pris la responsabilité pour cette erreur et on tourne la page. Je sais, je sais, parfois c’est beaucoup plus compliqué qu’une simple contravention mais gardez en tête que les choses doivent avoir un début mais aussi une fin et vous y avez droit.


Questions à se poser

Je vous pose la question: de quoi êtes-vous réellement coupable? À quelle loi personnelle/relationnelle/spirituelle ou tout autres domaine avez vous contrevenu? Vous fait-on payer ou vous faites-vous payer justement ou avec exagération des “crimes humain” imaginaires ou subjectifs? Vous faites-vous payer à répétition pour les mêmes choses sans jamais avoir votre réelle libération? Iriez-vous à votre propre tribunal (ou vos enfants) si vous aviez commis un crime? Êtes-vous clément face à vous-mêmes? À quoi vous sert toute cette culpabilité? Si vous ne vous sentiez pas coupable, passeriez-vous pour une “sans-coeur”, un “mauvaise personne” aux yeux des autres, à vos propres yeux? Auriez-vous peur de ne pas avoir assez payé si vous cessiez de vous sentir coupable? Avez-vous l’impression que votre culpabilité répare quelque chose en quelque part?

Vous aimeriez faire un réel travail sur votre culpabilité? Sortez un papier et un crayon et répondez le plus honnêtement possible à ces questions. Prenez des jours si cela est nécessaire. Vous libérer de la culpabilité est un des plus beaux cadeaux que vous pouvez vous offrir. La culpabilité obscurcis le regard tendre que vous avez pour vous-mêmes.


Comment se porte votre système de justice interne?

Nous possédons tous un “code criminel et pénal” personnel qui est basé sur la notion de la justice que nous nous sommes forgé avec l’aide de nos tendances personnelles, notre famille, notre culture, notre religion, nos expériences sans oublier nos valeurs.

Ces valeurs sont une carte routière dans ce que nous jugeons comme étant important, prioritaire, ce sur quoi on accorde une valeur. Nos valeurs, sont notre coffre au trésor personnel. Sans le savoir nous modelons nos vies en accord avec celles-ci. Et il y a autant de coffres au trésor différents que d’être humains sur Terre. Il est insensé de croire que bien que nous puissions avoir certaines valeurs en commun avec les autres, que nous les partagions toutes à la même intensité et de la même façon. Les valeurs d’une personne vont généralement pointer sur son sens de la justice et ce qui est acceptable ou non selon elle.

Nous sommes tous humains et nous sommes plus ou moins perméables les uns aux autres. Nous achetons, sans vérifier si cela est vrai pour nous, les lois des autres et leurs interprétations comme étant les bonnes et justifiées pour nous rendre coupable. Mais est-ce vrai pour vous? Fonctionnez-vous sur des vieilles histoires ou aimeriez-vous réécrire certaines parties de votre code législatif interne? Avez-vous adoptés les points de vue des autres sur ce que vous devriez faire pour être une bonne personne à leurs yeux? Saviez-vous que le blâme des autres est souvent une réponse à votre propre tendance à vous culpabiliser?… le terrain devient glissant n’est-ce pas?

Victime ou responsable?

Vous ne serez peut-être pas d’accord mais je vous offre mon point de vue sur la culpabilité. Nous mettons en place de la culpabilité pour compenser pour les zones ou il ne nous est pas encore possible de devenir responsable.

Nous allons culpabiliser les autres pour qu’ils changent, nous comprennent, voient notre point de vue, reconnaissent les torts faits, agissent pour nous faire sentir mieux car il nous est pour le moment trop difficile de plonger dans ce que cela voudrait dire si nous prenions réellement la responsabilité pour notre mieux-être concrètement.

La culpabilité en attendant

Pourquoi alors garder ceci en nous? La culpabilité a une intention positive. Elle dissout sur les autres et sur des parties de nous la lourdeur de ce que nous ressentons vraiment mais aussi la peur de passer à l’acte, de prendre en main une situation dont l’inconnu du dénouement nous terrifie et auquel il nous est impossible pour le moment de faire face.

La culpabilité nous sert à nous donner l’impression d’être une bonne personne, d’avoir bonne conscience. Pourquoi? C’est ce qu’on a appris et jusqu’à un certain point ça marche. La culpabilité peut aider une personne à se réveiller et cesser des comportements et attitudes dommageables mais une fois la personne réveillée, la culpabilité va se retourner contre elle et ne sert plus à rien. Croire que tout le monde qui ne vit pas de la culpabilité est un sociopathe n'est pas non plus aidant.  Il est important de ne pas mélanger l'absence de culpabilité avec indifférence et froideur du cœur.  On peut se sentir responsable de nos actes et être profondément empathique aux autres sans se sentir continuellement coupable.

La culpabilité est le fil de barbelé électrifié que vous avez mis autour de vous-mêmes (ou qu’on vous a montré à mettre) pour que vous restiez une “bonne personne” et qu’on ne vous rejette pas. Elle est donc très difficile parfois à dissoudre car des parties de nous la perçoivent comme la gardienne de notre survie affective qui est centrale pour tout être humain. La culpabilité est un frein à ton authenticité car elle te garde dans une impression d’être fautive, que ce que tu es n’est pas adéquat en quelque sortes.

Le mensonge de la culpabilité

“Si je me sens assez coupable, je vais effacer la dette, je vais réparer et cela ne se reproduira plus”. Nous sommes conditionnés à nous sentir coupable envers nous-même et les autres et ce système de justice interne nous aide à survivre mais non à vivre. La vérité est que si vous êtes le moindrement en santé (au sens global du terme), au fond de vous il y a de la bonté, de l’amour, des valeurs, des bonnes intentions, une volonté de grandir et de faire le bien. Ce sont ces choses qui vont vous propulser, pas la culpabilité et les punitions que vous vous infligez. La culpabilité n’est pas un signe que vous êtes une bonne personne, c’est un signe que vous êtes bloquée dans une fausse perception de vous-mêmes même si l’intention est bonne. Il est possible d’être sensible à l’autre avec une belle ouverture sans tomber dans la culpabilité. C’est un muscle à entraîner.

Faire ou être?

Vous avez fait quelque chose de concret qui va à l’encontre de vos valeurs? Qui est à l’encontre d’ententes claires que vous avez fait avec quelqu’un? Il se pourrait que votre conscience vous dise “écoute, je crois que tu devrais faire amende honorable”. Une fois fait, vous pouvez convenir d’une façon de réparer et de faire les ajustements. Les choses pourraient se replacer et si elles ne se replacent pas vous en assumerez les conséquences concrètes en toute connaissance de cause même si cela peut-être difficile et que vous aurez peut-être besoin de soutien. Remarquez ici que j'ai mis fait en gras au début du paragraphe.

Vous vous sentez coupable mais c’est à cause des histoires que vous vous racontez? Les autres ou vous- mêmes veulent vous induire une culpabilité car vous n’agissez pas selon leurs attentes? Vous ne vous êtes pas sentie à la hauteur et vous vous dites que vous auriez dû être autrement? Vous avez peur de déranger les autres en leur demandant la moindre chose? Il se pourrait que vous vous sentiez coupable au niveau de l’être. Et ce que vous faites et ce que vous êtes sont deux choses différentes. Et ce genre de culpabilité n’est pas santé ma chère amie. C’est un parasite qui ronges de par en dedans et qui ne trouve jamais de satisfaction… tu n’as pas besoin de moi pour savoir cela n’est-ce pas? Ce que tu es, l’être unique que tu représentes, le cœur aimant que tu portes, ta vulnérabilité, l’essence de ton âme que tu incarnes n’est pas “coupable”. Tu n’as pas à payer éternellement pour le malheur des autres ou le tien, tu as fait du mieux que tu peux. Écris ces mots dans ton miroir si tu en as besoin.

“TU N’ES PAS FAUTIVE, TU ES HUMAINE,

TU FAIS DES “ERREURS” MAIS TU N’ES PAS UNE ERREUR.”


Culpabilité,responsabilité et empathie

Cesser de se sentir coupable ne veut pas dire cesser d’être responsable ou être empathique, cela veut dire cesser de se punir. Prendre la responsabilité c’est accepter qu’une situation a bel et bien existé et faire notre possible pour la gérer sans chercher à fuir et blâmer les autres ou soi-même sans tenter obsessivement de réécrire le passé. C’est assumer les conséquences des situations que nous avons provoqué ou non.

Avoir de l’empathie ce n’est pas se taper sur la tête pour faire plaisir aux autres ou soi-même en achetant notre place au ciel. Avoir de l’empathie c’est pouvoir se mettre à la place de l’autre mais ne pas prendre l’autre et sa douleur sur nos épaules et se punir de ne pas arriver à solutionner un problème qui ne nous appartenait pas à prime à bord.

On peut être empathique aux besoins de l’autre mais ne pas nécessairement être la personne qui va le combler. On peut dire non tout en gardant notre cœur ouvert. Vous pouvez aimer sans tout donner. Vous vous devez avant tout cette empathie. Car pour ne pas être injuste envers les autres, on est souvent injuste pour soi-même.

Se pardonner

Tu as le droit de te pardonner. Pardonner ne veut pas dire “être d’accord et vouloir recommencer sans avoir appris des événements”. Pardonner veut dire accepter que tu as fait du mieux que tu as pu avec ce que tu étais et que tu cesses de te punir et te faire payer. Te pardonner c’est t’offrir le cadeau de redevenir légère et te donner autant de chances que tu en auras besoin. Te pardonner c’est te remettre au centre de ta vie et remettre les choses dans leurs justes proportions. En te pardonnant tu te libères. La culpabilité ne t’aide pas à grandir et apprendre.

Se pardonner ne veut pas dire tomber dans la complaisance et ne plus être sensible à l’autre et à soi-même. Se pardonner ne veut pas dire carte blanche. Se pardonner est un acte d’amour ultime, c’est remettre la lumière et effacer ton casier judiciaire. C’est reconnaître que tu es une élève de la vie et que pour apprendre et bien il faut faire ses leçons. Ta culpabilité n’aide personne surtout pas toi. Elle te garde captive des liens toxiques, des filets inconscients relationnels qui te drainent.

Pardonne ce que tu as fait mais surtout pardonne toi pour être la personne que tu es. Nettoie cette impression de ne pas être assez qui peut dans certains cas aller jusqu’à la honte. Sois fière de la personne résiliente et courageuse que tu es. Tu apportes des cadeaux sur cette Terre que personne d’autre que toi n’est en mesure d’apporter et ta culpabilité met de l’ombre en toi.


Tout part de soi

Plus tu vas faire du ménage dans cette culpabilité, plus tu seras en mesure de rayonner autour de toi ta vraie nature. La réalité est que sans culpabilité, il se pourrait que tu déranges certaines personnes qui n’ont pas de références à ta nouvelle façon de vivre les choses. Malgré cela, je t’invite à choisir de vivre ta vie et cesser de t’excuser pour être la personne unique que tu es et de cesser de demander aux autres de s’excuser pour être qui ils ont besoin d’être même cela ne te plaît pas parfois.


Un pas à la fois, je te souhaite de créer encore plus d’espace en toi pour faire de la place à la personne libre et authentique que tu es réellement.



Maïka



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